Je vois souvent ce qui se passe dans la tête des gens, c'est comme un jeu de piste, un fil noir qu'il suffit de faire glisser entre ses doigts, fragile, un fil qui conduit à la vérité du Monde, celle qui ne sera jamais révélée. Mon père un jour il m'a dit que ça lui faisait peur, qu'il ne fallait pas jouer à ça, qu'il fallait savoir baisser les yeux pour préserver son regard d'enfant. Mais moi les yeux je n'arrive pas à les fermer, ils sont grands ouverts et parfois je mets mes mains devant pour ne pas voir.
En même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur.
No et moi par Delphine de Vigan
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