Phrase de la semaine:

Some people are so poor. All they have is money.

dimanche 26 mai 2013

Si un jour nous tombions, regardez d'abord s'il se relève. Si ce n'est pas le cas, alors laissez moi sur place.


Et elle aimait ce moment d'incomparable douceur où la conscience s'éteint peu à peu, tandis que les sensations du corps s'évanouissent dans le bien-être de l'oubli. Elle pensait que le moment de la mort devait être pareil, celui d'un grand apaisement, et elle ne comprenait pas pourquoi hommes et femmes avaient si peur de mourir.
Craignaient-ils de perdre à jamais leurs peines quotidiennes, leurs maladies, leurs souffrances? Et leurs joies!... Quelles joies? Si peu d'entre eux étaient capables de connaître celles que le monde offre à chaque instant à qui sait regarder, écouter, toucher, sentir, goûter...


Elle croyait en Dieu, dont tout, partout, lui démontrait l'existence, mais les explications, les objurgations, les interdictions des moines et des prêtres lui semblaient infantiles. Elle ne pouvait pas s'accommoder de ce Père à la fois si sévère et si indulgent, trônant dans l'azur et ne semblant avoir d'autre souci que de surveiller les humains dans leurs actes et leurs pensées pour, d'abord, les déclarer coupables dans tous les détails, et ensuite leur pardonner.


Mais une armée de prêtres et de moines intolérants ratissaient en son nom les campagnes, proclamant qu'il était un dieu jaloux, ce qui était faux, à son niveau on ne peut être ni jaloux, ni vengeur, ni justicier. La justice se fait d'elle-même dans le cœur des vivants.


L'Enchanteur de René Barjavel

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