Phrase de la semaine:

Some people are so poor. All they have is money.

vendredi 30 novembre 2012

Si c'est un homme
Primo Levi
10/10


Résumé du livre:
"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur.
Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli: si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité."

Angelo Rinaldi

Nombre de pages: 315

Age: A partir de 14 ans


Mon avis:
C'est un des rares livres sur la guerre que j'ai aimé.
Le roman débute immédiatement sur la déportation de Primo Levi, on ne connaît pas du tout sa vie d'avant. Contrairement aux autres livres sur la seconde Guerre Mondiale, il n'y a pas de séances de tortures, l'auteur reste vague sur les méthodes des Allemands pour les contraindre à l'ordre et  l'obéissance, tout en étant très précis sur les conditions de détention dans les camps. C'est une combinaison que j'ai beaucoup appréciée.
Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est qu'il n'y a aucune trace de haine dans ce récit, aucun désir de vengeance. Bien sûr la douleur, l'horreur et la colère sont des sentiments omniprésents, on ne peut les éviter, mais ils proviennent des autres, ce n'est que l'ambiance, ce que le narrateur perçoit, et pas ce qu'il pense.
La description des différentes réactions face à la détention sont expliquées très précisément, et sont souvent à l'opposé de celles que l'on attendait. Il s'est formé dans ces camps une véritable société, avec des dominants et des dominés entre les détenus, avec des échanges, des marchés, et même la création d'une bourse.
C'est aussi le mode de vie des hommes dans un milieu totalement différent du leur que ce roman expose.
L'écriture peut paraître un peu difficile au début, puis on s'habitue. Il y a beaucoup de phrases allemandes, mais elles ne sont pas compliquées à comprendre, et certains termes ne sont pas traduits.
Il y a de nombreux passages que j'ai relevés et qui sont splendides.
Ce n'est pas seulement un roman sur l"horreur des camps, mais sur la capacité des hommes à subir ces traitements sans raison valable, et à s'en relever.

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